FloriLettres

Sur la jaquette du premier roman de Gabrielle de Tournemire, Des enfants uniques, publié chez Flammarion, un tableau de Marc Chagall est reproduit : La Promenade, réalisé entre 1917 et 1918. Il représente le peintre et sa femme, Bella Rozenfeld, dans une scène qui magnifie leur amour, entre ciel et terre, et célèbre la joie de la liberté malgré les circonstances défavorables du monde extérieur. Les protagonistes du livre de Gabrielle de Tournemire, Hector et Luz, sont des personnes handicapées qui, depuis leur adolescence, éprouvent l’un pour l’autre un amour puissant. Leur relation amoureuse, perçue comme inconvenante ou irréalisable par la société, est source d’anxiété pour leurs parents respectifs. Dans ce livre qui se compose de trois parties, « Hector », « Luz », « Le monde », l’autrice, lauréate du prix « Envoyé par La Poste » 2025, a eu recours à la fiction pour embrasser l’histoire de cette rencontre, pour faire exister ses personnages depuis la naissance jusqu’à l’âge adulte, et alterner les points de vue afin de soulever les questions sur le désir, le couple et l’autonomie des personnes en situation de handicap.

Gabrielle de Tournemire a 27 ans. Agrégée de lettres modernes et ancienne élève de l’École normale supérieure de Lyon, elle est aujourd’hui en doctorat à l’université de Poitiers. Sa thèse a pour sujet (provisoire) « Écrire le « nous », écrire au « nous » chez Bernard Noël et Nathalie Quintane : enjeux linguistiques et politiques de l'énonciation au pluriel au tournant du XXIe siècle ». En 2021, elle a passé une année dans un foyer d’hébergement pour adultes en situation de handicap, ce qui l’a amenée à écrire, en 2024, son premier roman.

Quiconque eût été présent ce jour-là, près du comptoir de ce café, aurait compris que quelque chose se jouait. L’un était en veston vert sapin, pantalon vert sapin, chemise blanche, tennis blanches, l’autre en jean, veste en jean et polo. Vert sapin celui-là aussi. Assis côte à côte, ils ne parlaient pas.

La correspondance entre Stefan Zweig et Roger Martin du Gard, présentée par Jean-Yves Brancy, a ce remarquable privilège de constituer un témoignage extraordinaire de l’amitié intellectuelle et morale entre deux grands écrivains européens face aux catastrophes du XXe siècle. Regroupant une cinquantaine de lettres, elle met en lumière leurs deux sensibilités humanistes.

On peut voir à l’IMEC une exposition sur le rêve. Son titre, Fragments du rêve, dit à lui seul le caractère lacunaire du rêve. C’est ainsi qu’il subsiste dans la conscience de chacun, par débris. L’IMEC conserve les archives de l’édition contemporaine. Quelles traces du rêve trouve-ton dans ces fonds divers et nombreux ? La recherche a été menée par deux érudits. Claire Paulhan, historienne de la littérature, et Olivier Schefer, philosophe et écrivain.

En 2018, Kaouther Adimi avait déjà caressé le projet d’écrire sur la peintre Baya pour la collection « Ma nuit au musée », mais rattrapée par des fantômes de son passé, elle avait dû renoncer. En 2022, le temps d’une nuit, elle parcourt seule l’exposition consacrée à l’artiste algérienne à l’Institut du monde arabe.

Le Prix Vendredi est un prix national et indépendant, désigné par un jury composé de professionnels, récompensant un ouvrage francophone destiné aux plus de 13 ans. Mardi 4 novembre 2025 : proclamation du lauréat ou de la lauréate.