FloriLettres

FloriLettres est une revue littéraire, numérique et mensuelle créée en 2002 par Nathalie Jungerman pour la Fondation La Poste. Consacrée à l'écriture épistolaire, biographique et autobiographique, elle promeut les livres et les manifestations culturelles à travers un choix de correspondances, journaux personnels, essais, carnets, récits ou romans. Chaque édition offre un dossier sur un sujet particulier qui comprend une introduction, un entretien, un portrait et des extraits. Un article critique, des chroniques sur une sélection d'ouvrages ainsi qu'un agenda complètent le numéro.

Couverture du livre avec une peinture de Frédéric Benrath (abstrait tons bleus et bruns)
Édito

Édito octobre 2022. Par Nathalie Jungerman

Alice Baxter & Frédéric Benrath. Correspondance 1969-2007
« Dès le premier jour, dès la première lettre, tu as su. Tu as compris que la peinture et l’écriture seraient à jamais notre lieu de rencontre, le tissu même de notre vie partagée », écrit Alice Baxter à Frédéric Benrath, après son décès en avril 2007. Au cœur de cette correspondance croisée, intitulée Ces petits tas d’ombres et de lumière, se trouvent la création artistique, la peinture et l’écriture. « Je suis persuadé que l’écriture et en ce qui me concerne la correspondance est le processus qui déclenche la réflexion, la remise en cause, en un mot ce qui me tue et me fait renaître à autre chose. », affirme Frédéric Benrath dans une lettre datée de 1975. Le volume, publié par L’Atelier contemporain avec le concours de la Fondation La Poste, réunit plus de cinq cents lettres et cartes postales, échangées durant près de quarante ans (1969-2007) entre le peintre et Alice Baxter, enseignante et critique d’art.
Trois soeurs de Laura Pogglioli, couverture fond rouge avec trois paires d'yeux avec bandeau du prix
Édito

Édito septembre 2022. Par Nathalie Jungerman

Laura POGGIOLI, Trois Sœurs : Prix « Envoyé par La Poste » 2022

« Vous dites : la vie est belle. Oui, mais ce n’est qu’une apparence !
Pour nous, les trois sœurs, la vie n’a pas encore été belle, elle nous a étouffées
comme de la mauvaise herbe… » Anton Tchekhov, Les Trois Sœurs, 1901.
C’est cette citation que Laura Poggioli a choisie en préambule à son premier roman publié dont le titre, Trois Sœurs (Éditions L’Iconoclaste), fait écho à la pièce de l’écrivain russe. L’auteure raconte l’histoire des sœurs Khatchatourian – Krestina, Angelina et Maria – qui, un soir de l’été 2018, alors âgées respectivement de 19, 18 et 17 ans, ont tué leur père dans l’appartement familial d’un quartier nord de Moscou. Depuis des années, il leur infligeait d’incessantes violences physiques et psychiques. Ce fait divers est devenu une affaire nationale, divisant l’opinion publique, d'autant plus qu’en 2017, les violences domestiques ont été dépénalisées. Dans son roman, Laura Poggioli alterne la fiction, qui façonne la vie des trois sœurs, leur quotidien, et le récit qui s’articule autour de leur histoire, s’appuyant notamment sur les retranscriptions des entretiens avec la police. Elle explore aussi les mécanismes de l’emprise, de la maltraitance, donne des éclaircissements sur la société contemporaine russe, sur ses paradoxes et fait résonner sa propre expérience.

Visuel qui reprend affiche du festival et couverture du livre Moi et Fraçois Mitterrand d'Hervé Le Tellier
Édito

Édito été 2022. Par Nathalie Jungerman

Festivals littéraires • Lettres d'humour et d'amour
« Lettres d’humour » est le thème de la 26e édition du festival de la Correspondance de Grignan qui aura lieu du 5 au 9 juillet. Des rencontres qui explorent, questionnent les différentes manifestations de l’humour et du rire dans la littérature, la langue, le discours et le rapport au monde, des lectures-spectacles de correspondances, un atelier pour « Écrire une lettre d’amour et d’humour »… Le 6 juillet, le festival invite, notamment, Hervé Le Tellier pour parler de son œuvre. Il a écrit des essais, des romans, de la poésie, des pièces de théâtre et a obtenu en 2020 le Prix Goncourt pour son roman L’anomalie publié chez Gallimard. Il préside depuis 2019 l'Oulipo (Ouvroir de Littérature Potentielle), auquel il a consacré un essai, Esthétique de l’Oulipo (Le Castor Astral, 2006). Cette rencontre littéraire avec l’écrivain est suivie d’une lecture-spectacle, mise en scène par Delphine de Malherbe, de son livre intitulé « Moi et François Mitterrand » (JC Lattès, 2016) avec Christophe Alévêque dans le rôle d’Hervé.
Couverture du livre Un long courrier indochinois, lettres et photo d'un jeune garçon
Édito

Édito mai 2022. Par Nathalie Jungerman

Un long courrier indochinois

L’ouvrage Un long courrier indochinois, publié aux éditions Elytis avec le soutien de la Fondation La Poste, rassemble des lettres écrites entre 1948 et 1976 retrouvées par Alexandra Dauplay-Langlois, fille et petite-fille des deux principaux épistoliers : Serge et Jean Dauplay. Leur correspondance, entretenue régulièrement pendant une trentaine d’années, représente la plus grande partie du livre. D’autres courriers épars, échangés avec des membres de la famille ou quelques amis, participent au récit de cette histoire familiale bouleversée par les expatriations forcées dues aux guerres : invasion du Vietnam par les Japonais, guerre d’Indochine, guerre du Vietnam. La famille Dauplay part de Saïgon en 1947 pour s’installer en France, à Nice, puis revient à Saïgon, mais après la défaite de la France lors de la bataille de Diên Biên Phu, elle se réfugie au Laos. En 1953, elle émigre en Thaïlande, plus favorable d’un point de vue politique et économique.

Couverture du livre, Moi, jeune
Édito

Édito avril 2022. Par Nathalie Jungerman

« Moi, jeune. Autoportrait d’un âge des (im)possibles »

Moi, jeune. Autoportrait d’un âge des (im)possibles rassemble 119 récits issus des ateliers d’écriture qui ont mobilisé près de cinq cents jeunes, de 13 à 30 ans, au cours de l’année 2021 dans différentes régions de France. L’ouvrage, publié aux Éditions Les Petits matins, a été réalisé à l’initiative et sous la direction de la Zone d’expression prioritaire (ZEP) qui fait partie des projets solidaires que soutient la Fondation La Poste. Qu’est-ce que la ZEP ? Il s’agit d’un dispositif media d’accompagnement à l’expression des jeunes par des journalistes professionnels, créé en 2015 par Emmanuel Vaillant et Édouard Zambeaux. « La Zone d’expression prioritaire, plutôt que de tendre le micro, le clavier ou le stylo à celles et ceux qui n’ont rien à dire et du mal à se taire, s’est efforcée une fois encore de cheminer aux côtés de celles et ceux qui ont tant à dire mais, parfois, du mal à le faire. », commentent les deux directeurs de la ZEP en préambule aux textes réunis dans ce recueil.

Couverture du livre François Truffaut, correspondance avec des écrivains. Photo en noir et blanc de Truffaut marchant
Édito

Édito mars 2022. Par Nathalie Jungerman

François Truffaut • Correspondance avec des écrivains (1948-1984)
« C’est un Truffaut construisant sa personnalité, se désengageant volontiers des enjeux sociétaux pour forger une esthétique à coups d’éclats et de tâtonnements, de découvertes et de remises en question, que l’on dévoile ici, mais aussi les lignes de fuite et les zones d’ombre d’un artiste auquel le temps va cruellement manquer », affirme Bernard Bastide en préambule à la Correspondance de François Truffaut avec des écrivains, édition qu’il a établie et annotée. Le volume de 528 pages, publié chez Gallimard avec le concours de la Fondation La Poste, est en librairie depuis le 3 mars. Il comprend un cahier central avec quelques fac-similés de lettres du cinéaste et de ses correspondants, tels Jean Genet, Jean Cocteau, Louise de Vilmorin, Jacques Audiberti, Serge Rezvani ou encore Henry Miller et Ray Bradbury. Sa couverture présente une photo en pied du cinéaste, portant une pile de livres sous le bras. Si François Truffaut se révèle être dès l’adolescence un « épistolier compulsif » – ses lettres qui se comptent par milliers sont conservées pour la plupart dans les archives de la Cinémathèque française –, il est aussi un grand lecteur et un découvreur de romans.
Couverture des Lettres retrouvées, Marguerite Duras, Michelle Porte
Édito

Édito février 2022. Par Nathalie Jungerman

Marguerite Duras, Michelle Porte • Lettres retrouvées
« La filmographie de Michelle Porte comme la bibliographie de Marguerite Duras témoignent du lien privilégié qui unissait la cinéaste et l’écrivaine. Michelle Porte a, en effet, consacré deux de ses films à Marguerite Duras, Les Lieux de Marguerite Duras (1976) et Savannah Bay, c’est toi (1984), avant d’adapter au cinéma en 2004 pour son premier long métrage le roman L’Après-midi de Monsieur Andesmas. Et dans le très étroit corpus des ouvrages de Marguerite Duras écrits en collaboration, on trouve aux Éditions de Minuit le livre Les Lieux de Marguerite Duras, publié en 1978 sous la double signature de Marguerite Duras et de Michelle Porte, et Le Camion, suivi de Entretien avec Michelle Porte (Minuit, 1977). » Ainsi commence la préface du recueil qui paraîtra en mars prochain chez Gallimard avec le soutien de la Fondation La Poste, publié, lui aussi, « sous la double signature » : Marguerite Duras, Michelle Porte, Lettres retrouvées 1969-1989. L’ouvrage est constitué de seize lettres (dont une carte postale) de l’écrivaine et de deux de la cinéaste, d’archives inédites, de photographies et de souvenirs de Michelle Porte recueillis par Joëlle Pagès-Pindon qui a préfacé et annoté l’édition.
Couverture avec bandeau du prix du livre de Benjamin Fogel, Le Silence de Manon
Édito

Édito janvier 2022. Par Nathalie Jungerman

Benjamin Fogel : prix des Postiers écrivains 2022
C’est avec Le Silence selon Manon, publié en 2021 aux éditions Rivages/Noir, que Benjamin Fogel a remporté le prix des Postiers écrivains le 10 janvier dernier, lors de la cérémonie des vœux du Groupe La Poste. Son livre précédent, La Transparence selon Irina, paru chez le même éditeur, avait été récompensé par une mention spéciale du jury présidé par l’écrivain Alain Absire. Ces deux romans noirs à la fois documentaires et textes d’anticipation – l’un se passe en 2025 et l’autre en 2058 –, qui abordent des enjeux socio-politiques et interrogent notre monde et ses dérives liées aux technologies ultra-modernes, font partie d’une trilogie dont le dernier tome est en préparation. Postier depuis seize ans*, Benjamin Fogel est aussi le cofondateur des éditions Playlist Society qui publient des essais culturels sur le cinéma, la musique et la littérature.
Couverture du livre d'Antoine Wauters, Mamoud ou la montée des eaux avec bandeau Prix Wepler Fondation La Poste 2021
Édito

Édito décembre 2021. Par Nathalie Jungerman

Antoine Wauters, « Mahmoud ou la montée des eaux » (Prix) et Laura Vazquez, « La Semaine perpétuelle » (Mention)

Pour son quatrième livre publié aux éditions Verdier, intitulé Mahmoud ou la montée des eaux, Antoine Wauters, écrivain, poète et scénariste né en Belgique en 1981, a reçu le prix Wepler Fondation La Poste le 8 novembre dernier. Son « roman », comme l’indique la couverture, dont les phrases sont scandées par des sauts et des rejets, est écrit en vers libres. La forme poétique de la narration permet de faire sentir la réalité d’un pays, la Syrie, et l’histoire tourmentée d’un homme âgé, Mahmoud, qui revient sur sa vie passée, ramant à bord d’une barque sur le lac el-Assad.

Couverture du catalogue de l'expo Salammbô
Édito

Édito novembre 2021. Par Nathalie Jungerman

Flaubert et « Salammbô », du roman culte à l’exposition
« Je suis en plein dans une bataille d’éléphants & je te prie de croire que je tue les hommes comme des mouches. Je verse le sang à flots. », écrit Flaubert à Ernest Feydeau, en septembre 1859, à propos de la rédaction de son deuxième roman, Salammbô, qui paraîtra en 1862. « Salammbô. Fureur ! Passion ! Éléphants ! », tel est le titre, éloquent, de l’exposition portée par la RMM (Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie) et le Mucem (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée), avec le concours de l’Institut national du patrimoine de Tunisie. Organisée dans le cadre du bicentenaire de la naissance de Flaubert (1821-1880), elle est aujourd’hui à Marseille, jusqu’au 7 février 2022, après avoir été présentée ces derniers mois à Rouen, par le musée des Beaux-Arts. Sylvain Amic (directeur de la RMM) et Myriame Morel-Deledalle (conservateur en chef, Mucem) en sont les commissaires.