FloriLettres

Édito avril 2025. Par Nathalie Jungerman

L'écriture épistolaire aujourd'hui

Édito

« Jamais je ne reçois l’une de vos lettres, qu’aussitôt nous ne soyons réunis. Si les portraits de nos amis absents nous sont chers, s’ils renouvellent leur souvenir et calment, par une vaine et trompeuse consolation, le regret de l’absence, que les lettres sont donc plus douces, qui nous apportent une image vivante ! » (Sénèque, Lettre à Lucilius).

Afin de célébrer cette année le trentième anniversaire de la Fondation La Poste, voici un deuxième numéro spécial de FloriLettres qui a pour sujet l’écriture épistolaire. Nous avons souhaité interroger Éric-Emmanuel Schmitt, directeur artistique du festival de la Correspondance qui se tiendra à Grignan du 30 juin au 5 juillet, ainsi que Natalie David-Weill, membre du jury et secrétaire générale du prix Sévigné qui couronne la publication d’une correspondance inédite et annotée. La Fondation La Poste est un partenaire majeur de ces événements littéraires respectivement depuis 29 et 19 ans. Certes, la communication écrite privilégie aujourd’hui les moyens numériques, la lettre est remplacée par des formes courtes qui attendent des réponses immédiates ; l’écriture épistolaire est davantage un objet de recherche qu'une pratique. Il n’empêche qu’elle suscite un intérêt certain. En témoignent le succès du festival de Grignan, les nombreux travaux universitaires, les correspondances publiées, primées et les lectures théâtralisées. Aussi, bon nombre d’auteurs contemporains exploitent la forme épistolaire dans leurs œuvres fictives ou, comme Éric-Emmanuel  Schmitt, avec d’autres écrivains, conversent d’une lettre à l’autre sur un thème précis, valorisant ainsi la pratique épistolaire. Nous avons choisi pour notre dossier quelques extraits d'entretiens, parus dans différents numéros de FloriLettres, avec Martin Rueff, lauréat du prix Sévigné 2024, Lídia Jorge et Geneviève Haroche-Bouzinac ainsi que des passages d’un texte de Marc Escola, « La lettre et les lettres ».
Gaëlle Obiégly a rendu compte du dernier livre de Jacques Schlanger, En fin de parcours, dans lequel « il aborde sa propre vie d’un point de vue philosophique » (Éditions Hermann) et Corinne Amar a écrit un article sur le premier tome de la biographie par Paul Giro (Éditions Claire Paulhan) de Joe Bousquet dont la Fondation La Poste a soutenu récemment la publication des Lettres à Ginette Lauer (Fata Morgana).