FloriLettres

Édito mai 2018. Par Nathalie Jungerman

« 68 les archives du pouvoir »

Édito

68 Les archives du pouvoir est une exposition en deux volets, présentée aux Archives nationales du 3 mai au 17 septembre 2018 à Paris, et du 24 mai au 22 septembre sur le nouveau site des Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine ouvert depuis 2012. À Paris, se déploie de manière chronologique la réponse de l’État au mouvement social de Mai 68. Des documents, en grande partie inédits, produits par les bureaux de l’administration, de la préfecture, du pouvoir exécutif, savamment sélectionnés parmi des milliers d’archives, révèlent le fonctionnement de l’État. Un État qui réprime certes (on constate d’ailleurs différentes postures selon les personnes ou les institutions quant à la question de la fermeté et de la répression), mais qui invente aussi, au jour le jour, pour surmonter la crise. Dans la cour de l’hôtel de Soubise, de grandes affiches rappellent le contexte international. Elles montrent l’ensemble des événements qui ont marqué les militants de Mai 68, la guerre du Vietnam, la guerre des Six jours en 1967 et l’intervention française au Tchad en 1968.

À Pierrefitte, s’articulent « Les voix de la contestation », à partir du matériel qui a été saisi par la Cour de sûreté de l’État ou par les forces de l’ordre ou encore à partir des documents collectés par des archivistes, bibliothécaires, chercheurs ou militants. Le livre, 68 Les archives du pouvoir, sous-titré Chroniques inédites d’un État face à la crise est une synthèse des deux volets de l’exposition. Il est organisé par « gestes » de l’État face aux événements. Une vingtaine d’auteurs ont contribué à son élaboration sous la direction scientifique d’Emmanuelle Giry, conservatrice du patrimoine, et de l’historien Philippe Artières, qui sont aussi les commissaires de l’exposition. Commentaires, analyses de documents, reproductions et transcriptions de fac-similés, photographies, affiches, légendes, chronologie, bibliographie sélective composent cet ouvrage didactique préfacé par Michelle Perrot, professeur émérite d’histoire contemporaine, réalisé par L’Iconoclaste en coédition avec les Archives nationales. Sa publication est soutenue par la Fondation La Poste.