François Truffaut, Le scénario de ma vie, un film de David Teboul
écrit par David Teboul et Serge Toubiana (mai 2024)
10.7 Production
Documentaire 90’
à l’occasion du 40e anniversaire de la disparition de François Truffaut en octobre 2024.
Festival de Cannes, sélection officielle 2024
Truffaut par Truffaut – Tel est l’angle d’approche de ce documentaire, entièrement réalisé à partir d’archives, de correspondances inédites intimes, où seul s’exprime le cinéaste : sa voix, ses propos sur la vie et le cinéma, mais également sur la critique – qui fut pour lui un passage obligé, un moment de formation essentiel, entre 1953 et 1958 –, par ses personnages ou créatures de cinéma, lorsqu’ils sont en quelque sorte ses doubles à l’écran, à travers son œuvre.
Car il existe déjà plusieurs documentaires sur François Truffaut, réalisés depuis sa mort en octobre 1984, tous à peu près conçus à partir de témoignages de ses proches, qu’ils soient acteurs, scénaristes, critiques, ou amis réalisateurs ayant appartenu à la Nouvelle Vague ou à la « bande des Cahiers du cinéma ». Là, il s’agit de construire le fil d’une vie et d’une œuvre entremêlées, imbriquées de manière très originale, empruntant tantôt la trame autobiographique, tantôt le chemin romanesque, en s’évertuant à ne garder que la parole de Truffaut lui-même, considérant qu’il fut en quelque sorte l’auteur de sa propre vie.
De nombreuses sources d’archives, dont des inédits. François Truffaut s’est beaucoup exprimé. D’une part, il n’était pas avare d’entretiens radiophoniques et télévisés, il en existe énormément dont certains sont encore complètement inédits et dont (presque) seul Serge Toubiana connaît l’existence, grâce à l’énorme travail de recherches qu’il a entrepris pour réaliser La Grande Traversée en 2008, une quinzaine d’heures composées d’archives sonores, de documentaires et de tables rondes, diffusées sur France Culture. Il a notamment trouvé un grand nombre d’entretiens radiophoniques qui n’ont jamais été utilisés comme archives, en France mais aussi à l’étranger. Truffaut a aussi beaucoup écrit.
Il gardait tout, comme s'il avait construit de manière méthodique la mémoire de sa vie. Il a passé sa vie à tout consigner, cinéaste du papier, de l’écriture, et a laissé une masse considérable de documents pour la postérité. Dès 1957, date de la création des Films du Carrosse, sa société de production qui lui garantit une totale indépendance artistique, le cinéaste se dote d’un secrétariat et prend l’habitude de conserver toutes les lettres reçues, ainsi qu’un double ou un brouillon des lettres et télégrammes envoyés. Madeleine Morgenstern, sa femme et sa complice, a mis tous ces documents et archives à la disposition de Serge Toubiana. Parmi ces pièces, de nombreuses lettres inédites que l’ancien directeur de la Cinémathèque a pu retranscrire. Le Fonds François Truffaut de la Cinémathèque française possède de son côté cent vingt-deux boîtes d’archives, plus de vingt mètres linéaires ainsi que plusieurs milliers de lettres envoyées ou reçues. Il éclaire les élans et les ruptures du réalisateur, dévoile la genèse et la réception de sa carrière journalistique et de son œuvre cinématographique, du début des années 1950 à sa disparition prématurée en 1984.
L’établissement dispose également des archives de Robert Lachenay, ami d’enfance de Truffaut. Celles-ci donnent accès à des carnets d’enfance et des lettres évoquant le quartier de Pigalle, les salles de cinéma avec les films qu'ils allaient voir clandestinement. Au fil des années et de ses recherches sur Truffaut, Serge Toubiana a pu explorer d’autres fonds d’archives essentiels pour ce documentaire, et rarement exploités. Comme ceux de l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC) pour accéder à la correspondance de Truffaut avec Jacques Audiberti, la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (BHVP) pour celle avec Jean Cocteau, les Archives jésuites de France de la Compagnie de Jésus pour celle avec Jean Mambrino et la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet pour ses échanges avec Louise de Vilmorin.
A cela s’ajoutent des collectionneurs privés avec lesquels Serge Toubiana est également en relation, comme Claude de Givray, proche de Truffaut, qui a conservé des enregistrements inédits, contenant des heures d’entretien avec Truffaut.
Tous ces documents, pour la plupart jamais utilisés, forment la matière première de ce documentaire à la « première personne ».
La famille de François Truffaut adhère totalement au projet et soutient ce portrait intime et total de François Truffaut. Elle donne ainsi accès à de nombreux documents et archives inédites.
Simone Veil et ses sœurs de David Teboul, précédemment soutenu