FloriLettres

Édito mai 2021. Par Nathalie Jungerman

Antoine et Consuelo de Saint-Exupéry, Correspondance 1930-1944

Édito

« Les lettres échangées entre Antoine et Consuelo de Saint-Exupéry, de leur rencontre à Buenos Aires en 1930 à la disparition de l’écrivain à l’été 1944, sont traversées par une indistinction continue entre la part vécue et la part rêvée de leurs vies liées. », écrit Alban Cerisier en introduction à la Correspondance du couple légendaire dont il a établi et annoté l’édition. Ces lettres, parues dans la collection Blanche chez Gallimard soixante-dix-sept ans après la disparition en mission de l’écrivain-aviateur et quarante-deux ans après le décès de celle qui fut la Rose du petit prince, témoignent d’une union indéfectible, d'un amour inconditionnel, malgré la défiance, les absences et les périodes de séparation. Elles disent la passion, les tourments, les exigences, et combattent l’inquiétude et la désespérance par un imaginaire commun, entretenant jusqu’à la dernière ligne le rêve d’un idéal, d’un amour sublimé. Elles sont souvent bouleversantes. L’édition de cet échange épistolaire est ponctuée de fac-similés d’autographes, de photographies, de croquis d’Antoine de Saint-Exupéry, de plusieurs dessins et d'une peinture de Consuelo. Deux avant-propos précèdent la présentation d’Alban Cerisier. Ils sont signés par Martine Martinez Fructuoso, veuve du légataire universel de Consuelo de Saint-Exupéry et par Olivier d’Agay, petit-neveu de l’écrivain (succession Saint-Exupéry). À l’occasion de la parution de cette Correspondance, publiée avec le soutien de la Fondation La Poste, nous avons interviewé Alban Cerisier, archiviste-paléographe et éditeur, chargé de la conservation et de la mise en valeur des fonds patrimoniaux au sein de la maison Gallimard.
Un autre ensemble de lettres dans lequel « la rupture n’éteint pas l’amour », édité avec le concours de la Fondation La Poste, sort en librairie ce mois-ci : les Lettres d’Antonin Artaud à la comédienne Génica Athanasiou (éditions Sillage). Les « lire, comme lire tout texte d’Artaud, c’est faire intrusion dans son corps et dans son âme. Elles sont passionnantes, addictives et cruelles comme les Mille et Une nuits », souligne Gaëlle Obiégly dans son article.